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Lecteur de disquettes : DDI-1
L'unité de disquettes Amstrad DDI-1
AMSTRAD commercialise une unité de disquettes munie d'une interface permettant la connexion au CPC 464. Vendue 2490F avec DR. Logo et surtout le système d'exploitation CP/M 2.2, cette extension semble destinée à autoriser l'orientation du CPC 464 vers des applications professionnelles.
L'emballage qui vous est remis lorsque vous parvenez à vous procurer le précieux matériel contient : protégé par un système de polystirène, le lecteur de disquettes; l'interface avec l'unité centrale et son câble de raccordement; une disquette 3 pouces contenant CP/M 2.2 et DR. Logo, un manuel d'utilisateur.
Au premier abord le lecteur de disquettes donne, malgré sa petite taille, une impression de robustesse qui sera confirmée à l'utilisation. Les manipulations de disquettes effectuées, bien qu'étant nombreuses et faites sans précautions particulières, n'affecteront pas son fonctionnement.
Il n'en est pas de même pour l'interface, qui semble un peu légère. Constituée d'un unique boitier de plastique destinée à être connecté à l'arrière de l'unité centrale, elle apparait comme le maillon faible, de l'ensemble, en particulier, au niveau de fiabilité de la broche de connexion. A l'usage d'ailleurs, et bien que les instructions de branchement et de mise en route du drive aient été respectées à la lettre, il se révèlera souvent nécessaire d'arrêter puis remettre en route l'ordinateur, le système se refusant obstinément à reconnaitre la présence de l'unité de disquettes.
Le manuel utilisateur est de la même facture que celui du CPC 464, c'est-à-dire bien réalisé et, complet. Il indique clairement les instruction supplémentaires apportées au Basic, ainsi que le mode opératoire des principaux utilitaires de CP/M. Un chapitre entier de ce manuel est destiné à DR. Logo. On peut toutefois regretter que ses réalisateurs n'aient pas juger bon de donner des indications complémentaires sur les utilitaires fournies avec CP/M, et en particulier sur l'utilisation de l'assembleur 8080.
Les possibilités réelles du driver DDI-1
Si le drive DDI-1 offre effectivement tout ce que promettent les annonces, il ne permet de tirer tout le parti possible de l'adjonction d'un support disquette. Les problèmes posés sont de plusieurs ordres.
Problèmes liés au matériel
Ces problèmes étaient prévisibles dès l'annonce du matériel, et sont liés au format de disquette choisi. En effet, le format de disquettes 3 pouces, est peu répandu et le nombre de fournisseurs étant très limité, les pénuries de disquettes ont été fréquentes (d'aucuns doivent se rappeler, leur rareté au début du mois de juin 1985). Ces difficultés ne devraient être pour ceux qui les ont vécues que de mauvais souvenirs. AMSTRAD aurait acheté à HITACHI ses unités de fabrication de disquettes 3 pouces, et serait décidé à assurer un approvisionnement régulier du marché. On en a pour preuve le fait que, depuis le début du mois de juillet, les disquettes trois pouces de marque AMSTRAD ou SCHNEIDER se trouvent en quantités conséquentes chez les revendeurs.
Le format est d'un prix élevé (minimum relevé à ce jour sur Parus, 590F les onze disquettes). Sa robustesse, liée à son enveloppe plastique, ne saurait faire oublier ce fait.
Il n'a, sur le drive AMSTRAD qu'une capacité de 160 Ko formattés par face. Avec deux lecteurs, on atteindra que 320 Ko, soit une capacité inférieure à celle d'un seul lecteur de l'IBM-PC avec lequel, ou moins pour le format des disquettes, le DDI-1 prétend être compatible sous CP/M.
Notons toutefois que le DDI-1 FIRMWARE d'AMSTRAD (réf. SOFT 158A) précise que, moyennant une modification de leurs connexions, il est possible d'utiliser certains drives de 5,25 pouces, tant en première qu'en deuxième unité.
Problèmes liés au logiciel
LE BASIC
Le Basic AMSTRAD gère les fichiers sur disquettes comme les fichiers sur cassette. Il n'existe pas de possibilité d'accès direct sur disquette et, de l'aveu même d'AMSTRAD France, un Basic ayant ces possibilités n'est pas prévu actuellement.
En outre les instructions MERGE et CHAIN MERGE provoquent le message d'erreur "EOF MET". Vous n'éviterez cet inconvénient qu'en sauvegardant vos programmes sous forme de fichiers ASCII, ou en utilisant une routine spécifique à include dans vos programmes Basic.
Enfin, le place disponible en mémoire diminue légérement et est de 42249 octets. Ceci risque de vous poser des problèmes pour les très gros programmes.
CP/M
Compte tenu de ce qui est écrit au paragraphe précédent, les fonctionnalités de CP/M ne peuvent pas être utilisés par le Basic. Vous ne pourrez profiter pleinement des possibilités de ce système d'exploitation qu'en utilisant l'assembleur et en ayant la brochure DDI-1 FIRMWARE, vendue 245F.
Il faut donc considérer que CP/M est fourni pour permettre la mise en oeuvre de logiciels professionnels sur le CPC 464. Or une telle éventualité dépendra du bon vouloir des éditeurs de logiciels et on ne peut pas dire qu'il y ait actuellement "du monde au portillon". De plus, les rares logiciels prévus sont chers par rapport au prix du matériel (environ 4500F annoncés pour l'ensemble Wordstar-Mailmerge, pas encore prêt pour des raisons d'occupation mémoire).
Conclusion
Pour un prix sans concurrence sur le marché actuel, AMSTRAD propose une unité de disquettes qui, si elle ne permet pas de transformer immédiatement le CPC 464 en ordinateur professionnel, offre quand même des perpectives intéressantes.
Si les éditeurs se décident à adapter leurs logiciels fonctionnant sous CP/M et si, d'autres part, AMSTRAD publie un Basic gérant l'accès direct sur disquette ainsi que (ça peut être nécessaire) une extension mémoire, cette unité deviendra autre chose qu'un seimple moyen de lire et sauvegarder les programmes ou qu'une fantaisie de hobbyiste. Le matériel AMSTRAD, en proposant pour 5480F une configuration avec moniteur monochrome, 42Ko de mémoire utilisateur, et une unité de disquettes, offrirait un rapport utilisation/prix exceptionnel.
R.P. Spiegel,
Amstrad Magazine N°2
Article créé le : | Samedi 10 Octobre 2009 à 20 h 53 |
Dernière mise à jour le : | Samedi 28 Mai 2011 à 15 h 22 |