Session end : 11h59m52s | Hide picture Sexe : OFF | Donations 2024 : 855.48 € |
Pixel Nation : Le récit !
J'ai toujours été fasciné par les couleurs flashy de la palette bigarrée de CPC. Tel un papillon de nuit irrémédiablement attiré par la lueur vive d'un néon trop puissant, je restais littéralement hypnotisé par la lumière que me renvoyaient certains écrans aux somptueuses compositions. Cette irrépressible attirance m'avait d'ailleurs conduit, vers la fin des années 80, à la réalisation de quelques graphismes sous le célèbre OCP Art Studio.
Durant les 30 années qui suivirent la revente irréfléchie de mon CPC 6128, cette fascination pour les rectangles chamarrés du MODE 0 du CPC ne m'a jamais quitté. Ainsi, bien que nourrissant durant tout ce temps le désir ardent de produire quelques nouvelles images, je ne trouvais hélas ni le temps, ni le logiciel me permettant d'assouvir mes desseins... jusqu'à ce jour où, au détour d'une conversation Facebook, j'apprenais l'existence de Multipaint ! A mi-chemin entre OCP Art Studio et Deluxe Paint, Multipaint se veut un logiciel simple et convivial, entièrement dédié à l'art du pixel. Cerise sur le gâteau, il fonctionne sous Windows ! Ni une ni deux, je saisissais ma souris pour enchainer frénétiquement les clics. Je retrouvais alors toutes les sensations que j'avais éprouvées 30 ans plus tôt : me restait à présent tout le loisir d'engendrer ma première composition millésimée 2019...
Pour ma première tentative, je décidais de reproduire, tant bien que mal, l'une des couvertures du feu TILT. Sorte de mise en abîme qui se voulait avant tout un hommage vibrant au magazine de mon enfance, cette première petite expérience mettait très clairement en évidence mes carences et ma gaucherie pour cette discipline. Et c'est ainsi que, quelques heures plus tard, le premier écran de Pixel Nation voyait le jour sur Multipaint. A cet instant, d'ailleurs, je n'envisageais pas encore la réalisation d'un slideshow... Je cherchais surtout à m'amuser avec mon nouveau jouet numérique ! Sans conviction, je postais mon image sur les réseaux sociaux. La réaction fut aussi vive qu'inattendue : un engouement certain pour mon "travail" s'était révélé en quelques minutes seulement. Les likes semblaient pleuvoir. Pour moi, qui trouvais ce premier essai plutôt moyen, ce fut une réelle surprise, mais aussi un véritable catalyseur pour ma passion du pixel ! Et c'est ainsi que je décidais d'enchainer les écrans, tout en essayant de parfaire ma méthode, notamment au niveau du tramage. Toujours dans les pages de TILT, je repérais un barbare au cœur d'un dessin humoristique : ce fut ma seconde adaptation. Un dessin assez épuré, mais qui m'avait permis de me familiariser avec les volumes musculaires. Vint ensuite un Superman pour lequel je déployais ma récente et faible expérience du tramage. Finalement assez satisfait du résultat, je me lançais dans la réalisation d'un double portrait de Hulk. Pour ce dernier, la difficulté augmentait d'un cran car, en plus du tramage conséquent que réclamait une telle image, je devais porter mon choix sur des dégradés de couleurs qui ne partageaient rien, ou très peu. Après ce travail de fourmis qui s'étendit sur deux jours, je décidais de marquer une pause... voire même d'en finir avec les pixels pour passer à tout autre chose. Mais c'était sans compter sur les encouragements de mes amis sur les réseaux sociaux qui semblaient apprécier mon ouvrage. Une première demande émana ainsi le jour-même : on me pria de réaliser un dessin de Cobra, le célèbre manga des années 80. Peu habitué à l'adaptation de dessin animé, je me soumettais tout de même à l'exercice. Une seconde demande ne se fit pas attendre, cette fois-ci pour Maitre Yoda. Je réalisais ensuite un Albator, dont le résultat final me laissait pour le moins assez dubitatif... Mais bon, curieusement, il semblait être apprécié autour de moi. Entre-temps, je ressentais le besoin de sauvegarder ces images. Je contactais alors Bruno (aka Kukulcan) de l'incontournable CPC-POWER, la référence en matière de site dédié à la préservation du patrimoine de l'Amstrad CPC. Sa réponse fut enthousiaste et plus encore puisqu'il me proposait tout bonnement de transférer mes images sur un fichier DSK (image de disquette virtuelle) et de m'écrire un programme capable de les afficher à la manière d'un Slideshow ! Inutile de dire que j'acceptais sa sympathique proposition dans la seconde ! A ce stade de l'histoire, je jetais mon dévolu sur Ken le survivant (Hokuto No Ken pour les érudits du manga). Je voulais alors produire mon plus bel écran pour ce Slideshow, le point culminant de mon travail sur le pixel en quelque sorte, avant de tourner, enfin, définitivement la page. Plusieurs heures et des centaines de clics de souris plus tard, mon écran était terminé. Assez content du résultat, j'étais fier d'exposer celui pour lequel j'avais mis tout mon cœur, à grand renfort de tramage, d'effet d'ombrage et de lumière, de volumes et de dégradés. Même les teintes employées pour le rendu de la peau ne m'étaient pas familières. Bref, j'avais tout donné pour cette adaptation d'une illustration de l'homme aux 7 cicatrices. Et j'ai été récompensé : les retours furent dithyrambiques, exaltants et stimulants. A tel point que, galvanisé par tout ce qui arrivait, j'enchainais alors les créations, sans parvenir à m'arrêter. Le Pixel-art devenait une véritable drogue que je consommais quotidiennement avec une certaine délectation ! Ce qui devait être le point final du slideshow, avait au contraire allumé la mèche de l'hyperactivité. Malheureusement, étouffé par un planning chargé, mon temps libre allait très rapidement fondre comme neige au soleil, ne me permettant plus de m'adonner à mon péché mignon dans la même mesure qu'auparavant... J'étais alors contraint de réduire la cadence... C'est ainsi que, quelques jours plus tard, je décidais d'achever un écran en hommage à Toki pour célébrer la réalisation d'un remake pour Amstrad CPC. Pour cela, je m'appuyais sur l'illustration du remake sorti sur les consoles Next-Gen. Un concours de graphisme lancé sur le groupe Facebook "Amstrad CPC pour toujours and beyond" fut alors pour moi l'occasion de dessiner un Captain America un poil modifié pour coller à l'univers Amstrad, ainsi qu'une nouvelle représentation de Ken le survivant, dans la même veine que la première. Beaucoup considère cette dernière image comme la plus esthétique et la plus aboutie de mes réalisations. Soit ! ?
Au terme de cette belle expérience, j'avoue toujours éprouver une admiration sans limite pour le MODE 0 de l'Amstrad CPC. La prouesse dans la contrainte, ou comment faire beaucoup avec presque rien, est à mes yeux, un challenge aussi motivant que passionnant. Et, si aujourd'hui le développement de Pixel Nation est enfin clos, je n'exclue pas l'idée de ressortir Multipaint un de ces jours, pour à nouveau produire quelques écrans CPC !
Pour finir ce looooooooooong récit, je voudrais souligner la gentillesse et la bienveillance de Bruno "Kukulcan" qui, de manière totalement altruiste et volontaire, m'a proposé son aide dans la concrétisation de Pixel Nation en s'occupant de toute la partie programmation et génération du DSK.
Vive les Pixels, vive l'Amstrad CPC ! ?
Eric Cubizolle (TITAN)